Illustration de l'article sur les 5 raisons de ne pas partir vivre à l'étranger
6 octobre 2019 /

Comme annoncé dans l’article et la vidéo précédente « 5 bonnes raisons de s’expatrier« , je vous retrouve aujourd’hui pour un nouvel article/vidéo sur le thème de l’expatriation. Mais cette fois avec les choses qui pourraient vous pousser à NE PAS partir.

Attention! Je vous encouragerai toujours à tenter! Parce qu’on a qu’une seule vie, et qu’il faut savoir profiter des belles choses que va nous apprendre une expatriation! Mais il n’y a pas de « bonnes » ou de « mauvaises » raisons de vouloir rester « chez soi ». Il faut simplement faire ce que l’on a envie 😉.

C’est parti pour 5 raisons de ne pas s’expatrier !

5 – La peur de l’inconnu

C’est peut être la raison qui nous pousse le plus à « ne pas tenter ». Après tout, on peut toujours envoyer une candidature et changer d’avis. Finalement, l’inconnu fait qu’il est plus difficile de se projeter, d’imaginer ce que l’on va pouvoir vivre. Et ça, c’est extrêmement frustrant.

Si certaines personnes vivent uniquement pour l’adrénaline, d’autres ont plus de mal à surmonter leurs peurs. J’ai expérimenté la peur à chacun de mes départ (sauf celui pour Londres, car la destination ne m’était pas inconnue, et que je commence à avoir l’habitude). D’une peur presque paralysante à ma première expérience aux Philippines, à une peur plus raisonnée mais tout de même présente lors de mon départ pour Madagascar.

Entre les larmes et le rire lors de mon premier départ aux Philippines. Seule. Loin… J’ai pleuré deux jours durant, entre excitation et tristesse et peur.

Cette peur de l’inconnu ne reste qu’une peur à surmonter. Il suffit parfois de s’engager dans le processus, ou d’aller lire un peu plus sur le pays, les conditions de vie sur place, pour se faire une idée plus précise de ce qui nous attend. Certaines personnes organisent un séjour touristique d’une ou deux semaines avant une installation longue durée. Histoire d’être sur. Et rien ne vous empêche de contacter des personnes sur place. Il y a donc des solutions, et cela passe souvent par l’information: l’inconnu devient connu, et se projeter devient plus facile.

Un peu plus sereine avant de partir à Venise.

4 – Les risques sanitaires

Cela ne s’applique pas à tous les pays d’expatriation, et est un risque souvent sous-estimé. Malheureusement, les risques sanitaires sont une réalité ! Je ne saurais que trop vous encourager de consulter un centre de vaccination internationale avant de partir. Et de bien écouter toutes les consignes que l’on pourra vous donner.

Le risque sanitaire, c’est d’abord se trouver face à des maladies que nous ne connaissons pas en Europe: Dengue, Paludisme, Encéphalite Japonaise, Rage… Autant de noms effrayants qui viennent malheureusement ponctuer les informations de nombreux pays. La meilleure façon d’affronter cette peur va être de partir bien équipé et de suivre les consignes. On part avec sa dose de médicaments (même si cela prend presque 2kg dans notre valise déjà super limitée), on se rappelle des règles de sécurité.

Votre nouveau meilleur ami.

Parce que le second risque, derrière celui de la maladie, c’est celui de ne pas pouvoir être soigné. Alors on pense à prendre une bonne assurance avant de partir (surtout dans des pays très éloignés), rapatriement inclut. Il est toujours utile de pré-enregistrer des numéros d’urgence, que ce soit des personnes à contacter si il vous arrive quelque chose (à nommer ICE1, ICE2… au UK par exemple), ou juste les numéros des urgences. On repère aussi la position du médecin le plus proche, de l’hôpital le plus proche…

Après la décision de partir sera une simple évaluation du risque que vous souhaitez prendre. Est-ce que vous assumez le risque ? Est-ce que vous le réduirez au minimum ? A Madagascar j’ai eu beaucoup plus peur de l’accident ou de la maladie qu’aux Philippines, où je n’en avais pas conscience. Mais aussi parce que j’ai pu entendre de nombreuses histoires, extrêmement tristes, arrivées à d’autres expatriés. Aujourd’hui le danger pour ma santé serait (pour moi) une des majeures raisons de ne pas s’expatrier.

Le seul centre médical de Tolagnaro, où j’étais en 2018.

Et si vous décidez de sauter le pas, informez vous et roulez avec votre casque de moto

3 – Les grosses bébêtes

Cette raison là est pour certains une raisons de ne même pas partir en vacances, alors partir VIVRE dans un endroit avec de grosses bébêtes… Une des 5 raisons de ne pas s’expatrier pourra être la peur de vous retrouver face à votre phobie. Coucou les serpents, les mygales, les chiens errants…).

Genre la peur de ces trucs là…

Je vais vous parler ici de ma propre expérience: je suis clairement arachnophobe. Voire plus, phobique de tous les trucs qui font du bruit en volant, qui rampent… Lors de mon entretien pour les Philippines j’avais évoqué cette peur, et la directrice de l’asso m’a montré les photos d’un serpent énorme retrouvé là-bas. Elle m’avait demandé de bien réfléchir: des araignées j’allais en voir si je partais, mais il faudrait faire face. Si je venais à crier en cours ou m’affoler, j’allais perdre toute crédibilité avec mes élèves.

J’avais déjà décidé que ma peur ne m’empêcherai pas de tenter… Mais j’étais clairement affolée! Le premier jour, une grosse araignée tombe sur la table du salon alors que je discute avec les autres volontaires. Et clairement je n’avais jamais vu d’araignées aussi grosses. Ni de geckos aussi gros. Et dans cette fameuse maison, y’avait pas de fenêtre, donc c’était un peu un passage sympa pour les insectes en tout genre.

Spoiler: j’ai toujours super peur des araignées. Spoiler bis: j’ai vu des araignées bien plus grosses par la suite. Record détenu par une araignée cambodgienne, rencontrée vers 2h du matin sur le mur de ma chambre, qui faisait clairement la taille de ma main. Mais j’ai développé des mécanismes de défense. Je dors sous moustiquaire: quand j’en ai vraiment RAS LE BOL de tous ces trucs qui bougent, BIM je me mets sous ma moustiquaire. Je vous assure, rien ne passe (j’ai déjà du mal à rentrer dedans…). Point de survie. Ensuite, quand la situation est vraiment ingérable, je vaporise un peu de répulsif aux entrées et fenêtres (désolée pour l’environnement).

Rappelez-vous, j’en parlais justement dans mon deuxième carnet de voyage sur Madagascar!

Et enfin, un truc dingue qui s’est produit pour beaucoup de gens rencontrés: on adapte son seuil de tolérance. Une araignée qui me ferait flipper en Europe me semblera acceptable ailleurs… Et puis on se mets à aimer les blattes de Madagascar, qui rampent et qu’on peut chasser avec un balais, quand on sait que son cousin le cafard peut lui voler (et aura tendance à vous venir dessus). Après, comme on a peur d’avoir honte en public, on apprend à se dépasser et à ne pas bouger. Ça forge le caractère ^^. Par contre, rien ne vous empêche d’appeler votre mère à 4h du matin parce que l’araignée dans votre chambre est ÉNORME et a disparu, et ne veut apparemment mourir…

En bref: on s’adapte à tout. Et il y aura forcément des gens sur place pour vous aider… Ce qui est exceptionnel pour nous est normal pour d’autres. Et puis cela n’arrive pas TOUS les jours. (A Mada je n’ai eu que deux grosses araignées sur l’année, comme quoi…).

2 – La peur de ne pas retrouver ce que l’on quitte

Une autre raison de ne pas s’expatrier serait celle de « perdre » quelque chose en partant, qu’on ne retrouvera pas. Que ce soit un travail, une condition de vie, une routine, sa famille… SPOILER AGAIN: vous ne retrouverez JAMAIS ce que vous quittez. Voilà c’est dit. Mais vous allez TROUVER tellement plus.

Nouvel an berlinois avec des amis en 2012-2013. Depuis ça, y’en a beaucoup que je n’ai qu’une fois par an, ou une fois tous les deux ans…

En fait, des routines, vous n’en avez pas une seule, fixée depuis des années. Votre routine évolue, mais vous ne le voyez pas. De la même façon en partant, vous développerez de nouvelles routines. Vos conditions de vie ne seront jamais les mêmes ailleurs, et cela peut aller pour le meilleur ou pour le pire. Vos amis et vos proches seront loin, fini les fiesta du vendredi et les repas de famille du dimanche. Mais vous allez rencontrer de nouvelles personnes, qui feront partie de votre nouvelle famille.

On trouve beaucoup d’articles qui expliquent que le retour après une expatriation est plus difficile que le départ. C’est vrai. « Rentrer », c’est voir que dans votre ancien chez vous tout a changé. Cela peut être vos amis, qui ont de nouvelles habitudes, de nouveaux lieux. Votre famille qui s’est agrandie ou qui a perdu certains membres. Un endroit où vous aviez vos marques qui a fermé. Mais vous verrez que VOUS AUSSI vous avez changé. Vous ne voyez plus les choses de la même façon. Votre expérience vous a transformé: c’est pour cela que jamais vous ne retrouverez ce que vous aviez… Et peut être que vous découvrirez ce que vous voulez vraiment?

1 – Ses proches, la perte des relations sociales et la solitude

Peut-être LA raison la plus évoquée pour expliquer un « non-départ ». LA raison de ne pas s’expatrier. Quand on part on laisse forcément derrière soi (ou à côté) ses proches, sa famille, ses amis… Sans être certains de retrouver une vie sociale à côté.

Ce qui va surtout jouer ce n’est pas votre sociabilité, mais plutôt votre habilité à évoluer sans vos proches à vos côtés. J’ai été étonnée de voir à quel point Facebook, Skype et autres réseaux sociaux peuvent nous garder en contact. Aussi, j’appelle régulièrement ma maman, et souvent grâce à des forfaits de téléphone peu coûteux. Surtout si internet est à un débit très bas et très cher. Je n’ai pas l’impression d’être loin tous les jours. Mais ça m’arrive quand ma famille organise une grand repas où tout le monde est présent, ou quand mes amis partent en vacances… C’est un peu dur de « manquer » ces moments là.

Et puis ça leur donne un occasion de voyager ! (Arrivée de ma mère au Cambodge, 2014)

On se retrouve aussi beaucoup seul quand on part. Surtout au début. Je n’ai pas de problème avec la solitude, et même en France j’ai toujours été assez « loin » de mes amis. C’était juste que les fois où je suis partie j’étais encore plus loin, et mes visites encore plus éloignées. Mais finalement quand on rentre, c’est un peu comme si on était parti hier (et en même temps on sent bien que tout le monde a changéétrange).

En prenant des habitudes dans notre nouveau chez nous, en travaillant, en s’inscrivant dans une salle de sport, dans des « clubs » de discussion, sur les groupes Facebook… on peut rencontrer des personnes assez facilement. Parfois ce sont même eux qui viendront vers vous. Il faut cependant être prêt à affronter un peu de solitude (j’ai mis 4 mois à Mada avant de pouvoir retrouver une vie sociale, mon boulot prenant tout mon temps…).

Les soirées jeux du dimanche!

Alors si vous avez besoin de votre famille ou de vos confidents à vos côtés chaque jour, une départ pourra être difficile à vivre. Mais vous pourriez aussi apprendre à vous connaitre un peu mieux…

Quant aux relations longues distances… Un des points qui m’a beaucoup fait hésiter à partir à Mada… Mais si le sujet vous intéresse, on en parle dans une prochaine vidéo 😉

Pour conclure

Il y a surement encore mille et une raisons de ne pas s’expatrier. Mais au fond, on laisse toujours quelque chose en partant, et on laisse aussi quelque chose au retour. On a le risque de « manquer » certaines choses, certains événements, mais on va en vivre tellement de nouveaux!

Vous pourriez avoir la chance de devenir la nouvelle destination vacances de vos amis (conseil: sur-vendez votre pays, et ne parlez pas des risques). Montrer son nouveau « chez soi » à ses proches c’est toujours un moment fort, parce qu’ils nous rappellent tellement de choses qu’on oublie ! (Comme ma maman, surprise par les nombreux câbles électriques de Siem Reap, alors que moi je ne les voyais même plus!).

La peur est normale: elle fait partie de nous. Partir c’est possiblement dangereux, c’est inhabituel, notre corps réagit. Mais on peut surmonter sa peur! Et je vous assure que ça vaut le coup.

C’est pas une tête heureuse ça? ^^

Dans tous les cas, vous n’avez pas à vous trouver d’excuse pour ne pas « sauter le pas ». Chacun fait sa vie, et partir n’est pas si anodin que ce que ceux qui l’ont fait nous laissent croire. Tout le monde n’est pas fait pour partir vivre à l’autre bout du monde, et tout le monde ne le recherche pas. Mais si vous sentez cette envie d’exploration au fond de vous, dites vous qu’avoir peur est normal ! Il suffit de bien se préparer!

J’espère que cet article/vidéo vous aura plu! N’hésitez pas à poser vos questions en commentaire ou à nous dire ce qui vous retient de partir ! A bientôt pour un prochain article !

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