Illustration d'article Que faire de votre argent en voyage
19 octobre 2019 /

Bonjour à tous ! Aujourd’hui on se retrouve dans un nouvel article pour parler d’un tout petit détail qui peut parfois nous remuer les méninges après un bon repas… A savoir : est-ce qu’on laisse un pourboire ?

Véritable reconnaissance du travail accompli, complément de salaire ou véritable insulte… tous les pays du monde ont une façon différente d’appréhender le pourboire et il est parfois difficile de s’y retrouver ! On se retrouve donc aujourd’hui afin de parler du « Tips », de savoir comment le calculer et où se renseigner et enfin comment éviter de se trouver complètement démuni ou ahuri au moment de payer la note !

Et si vous n’avez pas la motivation de lire, retrouvez l’article sur ma chaîne YouTube:

1 – Ne pas donner de l’argent quand on vous dit de ne pas en donner (et surtout pas aux enfants)

Cette règle peut paraitre simple et pourtant, dans les pays les plus pauvres (et les plus touristiques) elle n’est pas ou peu suivie. On retrouve de nombreux occidentaux, très heureux de pouvoir donner sur place un beau et bon pourboire pour plus ou moins toutes les personnes rencontrées : chauffeurs de tuktuk, taxis, serveurs, masseurs, réceptionniste… bref, toutes les personnes croisées ont droit à leur petite somme d’argent. Et pas que…

Crédit: Giphy.com

Si cette somme est calculée en conséquence, c’est-à-dire qu’elle est en lien avec le prix du service, le salaire local et le niveau de vie local (et qu’en plus le service est de qualité), alors aucun problème à laisser un pourboire, c’est même très bien. Le problème se pose quand le pourboire est démesuré ou tout simplement donné en échange de rien.

Story-time…

Et là évidemment ce n’est plus un tips à proprement parler, mais bel et bien un don d’argent d’une personne à une autre. Pour être plus précise je vais vous raconter une expérience personnelle.

Lorsque je vivais en Roumanie, je travaillais dans une association qui aidait les personnes vivant dans les rues de Bucarest, notamment dans les souterrains de la ville (et si vous ne connaissais pas les conditions de vie de ces personnes, je vous encourage à aller vous renseigner). L’association offrait aux enfants les plus démunis des ateliers de cirque, des jeux, des moments de calme et des cours de langue, et proposait aux adultes des temps pour venir laver leur linge, prendre une douche… J’intervenais une à deux fois par semaine pour animer des petits ateliers avec les enfants et ados (jeux de carte, dessin…) pendant que les adultes passaient pour faire leur lessive, utilisaient la cuisine ou les douches.

Leur jeu préféré? Une sorte de Uno avec un jeu de carte normal…

Un jour, un monsieur est venu quinze jours pour animer un atelier avec les enfants. Il avait été bien prévenu par les assistantes sociales bien avant son arrivée : au moment du départ, s’il souhaitait laisser un cadeau aux enfants, il devait :

  • 1) en parler avec les assistantes sociales (et avoir leur accord),
  • 2) ne surtout pas donner d’argent, ni aux enfants, ni aux adultes.

Ce monsieur fit son stage tranquillement et au moment du départ décida, que face à ces enfants qui n’avaient rien, il avait lui un geste à accomplir. Il donna donc 20 euros à tous les enfants du stage (sans prévenir les assistantes sociales). 20 euros en Roumanie, c’est équivalent à environ 90 lei, soit près de 1/3 du salaire minimum, 1/5 du salaire moyen. En France, ce serait comme donner 300 euros) chacun des enfants.

C’est un beau geste me direz-vous ? Un geste complètement irréfléchi malheureusement qui aura des conséquences désastreuses.

La semaine suivant le départ de ce monsieur, je trouvais l’association vide sur mon temps d’atelier. Inquiète, j’allais trouver l’assistante sociale : personne n’avait remis les pieds dans le local depuis le départ de cet homme… En fait, les enfants accueillis par l’association vivent dans les rues : ils doivent affronter la misère, la faim, le froid glacial, et vivre également avec les « lois » des souterrains. Ce sont pour beaucoup des personnes qui ont été, ou qui sont toujours, sujettes à la prise de drogues. Même les enfants. Pour eux se retrouver avec 20 euros en poche c’était de la folie. Ils sont tous partis acheter quelques Covrigi à 1 leu (des bretzels roumains), et ensuite ils ont tout dépensé en drogue.

La semaine suivante, je croisais en arrivant 3 des enfants des ateliers en train de sniffer de la colle dans la rue jouxtant l’asso. Dans la salle, à part une personne jouant aux cartes, les autres dormaient… La semaine suivante encore fut calme. La semaine d’après, il y eu plus de monde, et quand toute la colle achetée fut écoulée, les enfants revinrent jouer.

C’est évidemment horrible, mais malheureusement, un enfant, ou même un adulte, qui vit dans des conditions qui nous sont inimaginables ne va pas aller ouvrir un compte en banque pour placer l’argent donner, ni l’économiser pour acheter à manger. Economiser c’est le risque de se faire voler l’argent, alors il vaut mieux le dépenser. Et à la sortie de l’hiver, il faut affronter la faim et le froid…

Quel comportement adopter?

Ce conseil vaut également pour les enfants que vous croiserez dans la rue : pour les aider à s’en sortir, vous pouvez repérer les centres d’aides et les y conduire (on y distribue souvent de la nourriture gratuite et des assistantes sociales sont présentes), ou au pire, leur acheter un bol de riz. Mais jamais donner de l’argent, car l’enfant n’en profitera surement pas, et en plus, vous prenez le risque d’entretenir des réseaux. Pour plus d’informations, je vous invite à lire (imprimer, garder et distribuer) ce petit flyer de l’association Friends International :

Alors quand des personnes sur place vous préviennent de ne pas donner d’argent, vous pouvez simplement leur demander « pourquoi » mais surtout dite vous bien que si on vous donne ce conseil, c’est que les conséquences sont souvent dangereuses. Si vous voulez faire plaisir aux enfants des associations avec lesquelles vous partez, donnez-leur des stylos, des feutres, des crayons, ou cuisinez-leur un gâteau au chocolat ou des crêpes. Contrairement à nos enfants européens, ces choses sont parfois chères ou introuvables à l’étranger, et font toujours très plaisir. Parole de personne qui a déjà raté des gâteaux au chocolat qui ont été dévoré, offert des stabilos à ses élèves (et j’ai rarement vu des enfants aussi contents d’avoir des fournitures de couleur) et cuisiné 300 crêpes avec de la farine de maïs aux Philippines.

2 – Comment calculer le pourboire

Revenons au sujet! Encore une fois la chose la plus simple est de renseigner avant de partir ! Les guides de voyage ont souvent une section réservée au pourboire (est-ce qu’il faut en donner ? de combien ? …) ; les sites internet regorgent de conseils pays par pays (voire même la page Wikipédia), et il existe même des applis gratuites pour calculer les pourboire (suivant la profession de la personne et la valeur de la note).

Attention, car dans certains pays, comme en Islande ou au Japon le pourboire est très mal vu ! Dans d’autres, comme les USA ou le Canada le pourboire fait partie du salaire de l’employé, dont le salaire minimum est plus bas que le reste des professions (et qui doit déclarer son pourboire – en France aussi, le serveur doit le déclarer BTW), le pourboire est donc obligatoire !

Si seulement…

Du coup, on s’y perd un peu… 10%, 25%, arrondir… Il faudra donc bien étudier sa destination avant ! Si le service est compris dans la note, on est libre de ne pas donner de pourboire, et cela revient à une reconnaissance de la qualité du service. Dans certains pays, comme en Angleterre, le service « optionnel » est parfois déjà présent sur l’addition que l’on vous remet : c’est le pourboire, qui est automatiquement inclus. N’allez donc pas le payer deux fois…

Outre les pays où cela se trouve facilement, si vous ne savez pas : demandez ! Les personnes qui vivent sur place auront l’habitude et pourront facilement vous renseigner. Observez sinon ce qu’il se fait autour de vous.

Renseignez-vous sur le salaire moyen local

Enfin, soyez logique. C’est pour certains gratifiant de donner un très gros pourboire à tout le monde. Pourtant, cette pratique est parfois nuisible. Encore un exemple, imaginez qu’un Tuktuk vous propose une visite sur la journée pour un total de 30 dollars. La visite se passe bien, le service est agréable et vous laissez un pourboire. Mais de combien ? Il y a des personnes qui vont doubler la somme, et laisser 30 dollars pour le merveilleux après midi passé (voire certains qui vont laisser 30 dollars sans même que cela ait été agréable, et alors le signal envoyé à la personne est vraiment mauvais).

Malheureusement ce que ces personnes ignorent, c’est que 30 dollars, c’est aussi le salaire moyen du pays en question ! Le tour a lui seul permettait à la personne de sortir un salaire moyen sur un mois, et là c’est deux mois ! Alors certes, ça peut l’aider, 30 dollars finalement ce n’est pas grand-chose. Mais 30 dollars dans certains pays c’est énorme. Et cela entretien un côté pervers : les autres Tuktuk et ce Tuktuk là vont augmenter leurs prix : si un étranger peut payer 30 dollars, alors tous le peuvent. Et parfois même, ce prix augmentera aussi pour les locaux qui ont aussi besoin de se déplacer. Encore plus, cela peut pousser certains chauffeurs à refuser une course : l’étranger sera bien plus profitable, donc il ne faut pas le louper (la course locale sera devenue trop dérisoire pour être intéressante).

Source: Giphy.com

Dite vous bien qu’un prix a toujours été calculé avant : le prestataire de service se fait toujours un marge dessus (plus ou moins grosse), et malheureusement nous ne pouvons pas assimiler les valeurs de l’argent que nous connaissons dans nos pays à celles du reste du monde. Connaitre le salaire moyen est une bonne base pour se représenter la valeur de ce que l’on donne. Et de la même façon, dépasser la valeur du service par la valeur du pourboire laisserait penser que le prix du service doive augmenter… Donc à moins que ce soit exceptionnel, il n’y a pas vraiment de raisons à le faire.

3 – Pour ne pas se trouver démuni

Encore une fois renseignez-vous, et ne donnez pas des pourboires mirobolants en pensant que cela fait de vous quelqu’un de généreux. En réalité vous êtes en train de fausser les relations des usagers du service et du prestataire et cela fait souvent plus de mal que de bien. Si vous voulez donner votre argent, renseignez vous sur les associations sur place et faites un don.

Voyagez toujours avec une calculatrice si vous êtes nul en calcul mental. En général, un pourboire oscille entre 10 et 25% de la note. Et ouvrez les yeux, certains restaurants aux US mentionnent directement le montant dans l’établissement.

Prévoyez toujours que l’addition sera plus salée que le montant total que vous avez calculé. En dehors de la France le service est souvent à ajouter en plus, et il sera parfois ajouté obligatoirement. Aux US, il y a également des taxes à prévoir.

Source: Giphy.com

Enfin, même si le pourboire peut aujourd’hui se payer par carte bancaire (la machine vous demande si vous souhaitez en laisser un), prévoyez TOUJOURS de la monnaie pour la fin du voyage (taxis, aéroports…) car là aussi, vous pouvez/devez donner un pourboire. Quelle n’a pas été ma honte quand j’ai été prise en charge à Manille pour un transfert en taxi, avec un chauffeur extra, mais qu’il ne me restait presque plus rien à donner en pourboire… Je n’avais gardé que le prix de la course : la personne a été extrêmement déçue (et me l’a bien fait comprendre) et moi très honteuse. Donc : gardez toujours de la monnaie !

Voilà donc pour les pourboires ! Alors vous donnez ou pas ? Racontez moi en commentaire les histoires qui vous sont arrivés à l’étranger avec les Tips et dites moi comment cela se passe dans votre pays !

A bientôt !

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