27 septembre 2014 /

Article rédigé dans le Ouigo qui m’amenait à Paris. Et publié à Ho Chi Minh Ville – Vietnam. Retour sur cette année d’étude, bilan d’expatriation entre Venise et Bucarest.

Voilà donc environ trois mois que la Roumanie, c’est fini. Le mois de septembre a été très chargé en nouveautés. Tout d’abord, j’ai trouvé du « travail ». Un service civique plus exactement. Pour un an. Au Cambodge. Voilà. Ensuite j’ai dû monter à Paris pour formation, puis j’en ai profité pour rester dans la capitale avant de retourner sur l’île italienne. 

C’était donc les 21 et 22 septembre dernier. Sur le Lido tout d’abord, que je suis retournée pour ma soutenance de mémoire. Un moment stressant, mais obligatoire (et finalement pas si terrible malgré quelques « ratés »). Ce fut également le moment d’un retour au kioske, LE kioske, pour un Spritz une bière fêter ça (non malheureusement ce breuvage italien reste trop amer pour moi). Après une petite sieste, ce fut la dernière soirée que je passais avec le statut d’étudiante. Ce fut bref, mais intense.  

Scuola Grande Di San Rocco, lieu de ma remise de diplômes…

Après une courte nuit, départ pour la Scuola Grande Di San Rocco, sur Venise, pour la « Graduation Ceremony E.MA 2013-2014 ». Si j’y avais assisté l’année dernière, je n’avais pas compris l’émotion que l’on pouvait y ressentir. Monter les marches était déjà en soi une expérience. Voir les professeurs entrer dans leurs robes (et certaines bien marrantes il faut l’avouer) et s’installer sur l’estrade. La musique classique. Les discours de nos « student representatives » qui nous ont fait rire, pleurer, rendu nostalgiques et plein d’espoirs. Le discours de notre directeur de promo’, la voix tremblotante. Et les noms de mes camarades qui se suivent pour aller chercher les diplômes.

Quand le mien arrive, mes jambes tremblent, je me demande si je vais tenir sur mes talons où m’étaler tout du long dans l’allée. Je récupère mon diplôme avec un sourire crispé (du coup je ne languis pas de recevoir la photo…). Je retourne m’asseoir en prenant connaissance de mes notes. Et je me dis que ça y est, la vie d’étudiante est finie pour moi (avant de partir en thèse, mais ce n’est clairement pas à l’ordre du jour).  

We did it!

J’avais tout préparé pour ce jour là. La robe, les talons, le maquillage. Je n’avais pas prévu que ce dernier weekend me donnerait un aussi grand coup sur le cœur. Pourtant, le semestre vénitien avait été assez difficile pour moi : premier départ loin de chez moi pour une durée plus longue qu’un simple été. Premier semestre entièrement en anglais, dans un domaine qui ne représente pas moins que ce que j’aimerais faire pour le reste de ma vie professionnelle. Avec des gens magnifiques et tellement impressionnants que je me suis parfois demandée ce que je faisais là.

Après il y a eu Bucarest, la rédaction du mémoire, la vraie vie d’étudiante. Les gens que j’ai rencontré là-bas, auxquels je me beaucoup attaché, avec qui j’ai voyagé, ris et dansé. Encore de magnifiques personnes, mais j’avais tiré des enseignements du premier semestre (comme « arrête de te prendre la tête ») qui m’ont permis de trouver ma place, et de vivre pleinement cette expérience à l’étranger. J’en étais partie les larmes aux yeux, réalisant que ma vie d’étudiante venait de prendre fin. J’avais pris l’avion. Et je suis retournée « chez moi ». Enfin chez ma mère. Après cette année j’ai un peu l’impression d’avoir un peu perdu ma maison, qui se trouve maintenant un peu partout, mais nous en avons déjà parlé.    

Et malgré tout cela, l’émotion a pris le dessus, et j’ai versé ma larmette. Toutes les personnes que j’ai rencontrées cette année m’ont appris quelque chose. Et je suis heureuse de les avoir rencontrées. Je ne regrette rien, et je continue d’espérer que nos chemins se croisent à nouveau.   

Et voilà qu’il est déjà l’heure du départ. Reprendre une dernière fois le bateau, l’avion, et enchaîner trois trains pour rentrer (18 heures de voyage tout de même – oui j’ai un peu subi la grève). Rentrer. Mais pas le temps de se poser, car c’est à nouveau l’heure de partir.

Me voici donc en train d’écrire ces lignes en partance pour le Cambodge. Pour un an. Oui je me répète, mais je crois que je ne réalise pas encore. J’ai laissé ma maman sur le quai de la gare il y a maintenant quelques heures, et j’ai le cœur lourd. Je n’ai pas pu dire au revoir à mes amis vénitiens, je suis partie trop tôt. Ni à mes amis près de chez moi, ayant enchaîné rendez-vous et préparation de la valise en une journée à cause des retards de transport. Je vais encore voir quelques amis sur Paris, avant de me diriger à l’aéroport Paris Charles de Gaulle une dernière fois avant un an. 12 mois. 365 jours(voire un peu plus).

Bon je vais peut-être y rester plus longtemps que prévu, mon avion ayant encore été annulé, et n’ayant pas de solution de replis. Mais tout de même. Le départ se fait sentir, et je ne sais pas réellement ce que je vais trouver de l’autre côté du continent Eurasiatique. Je sais que l’expérience sera encore tellement enrichissante que je ne peux rien imaginer pour le moment. Que je vais connaître des petites galères qui feront les bonnes histoires de mon retour, que j’arrive dans un pays avec une culture tellement différente de la mienne que je vais perdre mes repères. J’espère aussi en trouver de nouveaux. Et je pleurerai à l’aéroport dans un an. C’est certain (oui parce qu’en plus je suis une grosse pleureuse – si je vous dis le Roi Lion ? Titanic ? Personne ?).  

Alors c’est parti ! Continuons l’expérience. Après ce mois de voyage, d’émotions, de départs, il est temps qu’il y ait une arrivée

1 Commentaire

  1. Lucie
    2 octobre 2014 à 13 h 57 min

    Courage pour l'installation, éclate toi bien <3
    Hâte d'en lire plus !

EXPATRIATION


VOYAGE



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