15 juin 2019 /

Bonjour à tous ! Je vous retrouve aujourd’hui pour un nouveau rendez-vous #HistoiresExpatriées, créé par mon amie Lucie du blog: L’occhio di Lucie! Ce mois-ci c’est le thème de la nature qui a été proposé par Aurore du blog « On my tree« .

Vaste thème que la nature… Je vais aborder ce mois-ci avec le parcours qui a été le mien au cours de mes expatriations, durant lequel j’ai développé ma conscience « écologique » et fait un peu plus attention à la nature! On va donc repartir au Cambodge, revenir en France, partir à Madagascar et enfin s’établir sur Londres! C’est parti!

Quand il pleuvait dans la pagode où était mon école – Temple du Bayon, Cambodge.

Le réveil Cambodgien: nature VS plastique

Quand je suis partie au Cambodge, je ne peux pas vraiment dire que j’avais une « conscience écologique« . J’étais évidemment pour la préservation de l’environnement, je mangeais déjà moins de viande, mais c’était à peu près tout. Et puis je suis arrivée dans ce magnifique pays, à la nature luxuriante mais ENVAHI de plastique.

Photo d’une rue sur la montagne Phnom Kulen, au Cambodge.

Le traitement des déchets en France est tellement avancé que je n’avais pas conscience DU TOUT de ce qu’on pouvait faire avec le plastique dans le monde! Je ne savais pas que l’on vendait des fruits à peau épaisse dans des emballages individuels. Je ne savais pas qu’on pouvait vous proposer une canette de soda dans un mini sac plastique. Encore moins que l’on pouvait vous servir votre café directement dans un sachet!

Dans mon école, je voyais les professeurs brûler le plastique tous les jours dans une fosse devant les classes. Je voyais aussi mes voisins le faire. A cette époque, j’étais fumeuse, je mangeais assez mal, et si j’utilisais mon vélo c’était surtout pour des raisons économiques.

J’ai ensuite emménagé avec Sarah, une australienne installée à Siem Reap, et si j’ai du pas mal râler à l’époque, je dois avouer qu’elle a beaucoup joué dans mon réveil « écolo ». En un an, j’ai pris conscience que mes actions en Europe avaient un impact sur d’autres parties du monde, que le plastique était une plaie, et que si on recyclait en Europe (et pas forcément bien), il y a de nombreux pays où la priorité reste de manger. Dans ce cas là, trier ses déchets n’est pas du tout une priorité et c’est compréhensible.

Sarah a créé le premier « Plastic Free July Cambodia« . Le concept? On évite tous les pastiques pendant un mois, et ceux qu’on ne peut éviter (par exemple si un serveur vous apporte une paille – au Cambodge, TOUTES les boissons viennent avec une paille… Sauf la bière. J’étais déjà écolo en fait…) on les garde précieusement. A la fin du mois on déballe le tout: et on regarde tout le plastique accumulé. C’est assez hallucinant car une fois cumulé on prend vraiment conscience des choses.

Sarah en pleine présentation

Suite à cela, j’ai adopté le principe des gourdes (bon j’ai encore parfois des bouteilles en situation urgence, mais je les réutilise), de consommer « local », d’éviter au maximum les emballages, d’utiliser des sacs en tissus… Et Sarah a créé son association, PFC – Plastic Free Cambodia (depuis devenu « Plastic Free South East Asia – SEA). Elle est venue faire des interventions dans mon école, on a organisé des sessions d’informations, des ateliers de recyclage (faire des cerfs volants, des cordes à sauter en sac plastiques colorés…). Depuis, les choses se sont beaucoup développées là bas. Et moi je suis partie…

Le retour en France: nature VS voiture

Suite à mon expérience Cambodgienne, je suis revenue en France. Et j’ai retrouvé la facilité que l’on peut avoir à trouver des produits « écolos ». Moins de plastique (mais encore beaucoup trop), des marchés réguliers… Mais moins de « nature », plus de routes et de parkings. Et plus de voitures.

Je n’aime pas conduire, et je prends le plus possible mon vélo, les transports en commun, ou simplement mes jambes. Quand je vais voir mes amis sur Paris, ce n’est pas anormal de marcher 20 minutes pour se rendre quelque part. Dans le sud, on prend sa voiture pour faire 1 km. Malheureusement j’ai l’impression que le français a un rapport pas très sain avec sa caisse…

Rare photo de moi au volant. A Madagascar.

J’ai donc perdu la beauté de la forêt cambodgienne et ses affreux plastiques, mais j’ai gagné les routes et la pollution… En France j’ai continué mes efforts, sans jamais trouver de solutions qui me convienne parfaitement. J’ai du mal avec le bio en direction des US (coucou l’empreinte carbone des conteneurs « la vie claire »…). J’ai du mal à éviter tous les plastiques et force est de constater, j’ai encore beaucoup à faire.

Madagascar: le retour du plastique

Arrivée à Madagascar j’ai vite retrouvé mon plastique cambodgien: dans les rues, dans les bacs pour contenir les poubelles qui débordent… Beaucoup de personnes font les poubelles pour se nourrir, et le contenu est étalé sur le sol. Les chiens et chats viennent ensuite manger dans le tas. On retrouve du plastique sur la plage, dans la vie courante, dans les rues… Et on y ajoute la pollution de véhicules très très vieux (tellement vieux qu’on peut parfois voir la route défiler sous nos pieds).

Là encore, aucun ramassage de poubelles, aucun recyclage. Quelques initiatives locales pour éviter les pailles en plastique dans les bars et restaurants. Mais globalement, le plastique vit encore de beaux jours. Par contre, les contenants en verre son réutilisés (pour acheter le riz, les fèves, l’huile…).

Encore une fois, la nature environnante est magnifique, et elle est assez bien préservée par les associations locales. Mais en ville, c’est une autre histoire. Sur Taolagnaro, des associations ont installé des toilettes publiques, pour éviter la propagation de maladies et sauvegarder les plages et ruelles. Mais les habitudes ont la vie dure, et à la nuit tombée, il n’est pas rare de croiser des gens accroupis sur les trottoirs…

Panorama Malagasy – Domaine de la Cascade

Aujourd’hui, à Londres: nature VS flemme

Rentrée de Madagascar, je suis partie sur Londres (enfin, à mi temps) pour suivre mon amoureux. Le voyage m’a appris qu’il fallait préserver notre planète: on en a qu’une, et elle est commune à tous. Mes actions en Europe auront un impact sur la forêt cambodgienne.

Regent’s Canal Londres

Mais j’ai été réellement surprise de voir que sur une ville comme Londres, c’est compliqué ! Il faut trouver les poubelles violettes pour recycler… Mais je n’en trouve pas. Le site de la ville m’indique des jours de collectes mais ce ne sont apparemment pas les bons. On ne peut plus prétendre aux collectes de déchets type « composts à la maison ». Je vais encore chercher, apparemment on peut apporter certains type de recyclage dans des magasins, mais je dois encore trouver comment cela fonctionne (quantité, jours…).

En face de chez moi il y a un parc, et chaque semaine je vois les gens jeter les emballages polystyrènes de leurs repas dans les pelouses. Je vais courir au bord d’un canal ou s’accumulent les déchets. Londres est une ville assez verte, et bien moins polluée que Paris. Mais force est de constater qu’on a encore des efforts à faire.

Un des serres du Kew Gardens – Londres

Et le pire…

Et le pire dans tout ça, c’est de me rendre compte que mon plus gros impact écologique, il ne vient pas de ma consommation hyper occasionnelle de viande, ou des plastiques issus de mes courses hebdomadaires. Non, mon plus gros impact sur la planète il naît d’une des chose que j’aime le plus: voyager. Force est de constater qu’avec un aller-retour France-Mada l’année passée, et de nombreux allers-retours Montpellier-Londres cette année, je consomme. Je consomme BEAUCOUP. J’essaie d’avoir des bagages légers, de limiter les trajets… mais j’aurais du mal (pour le moment) à me passer de l’avion. Le train est malheureusement excessivement CHER. Ou alors l’avion est excessivement peu CHER… Sinon ça me dérangerait pas de passer 10 heures dans le train.

L’avenir ? Les transports en commun – Cambodge 2015.

J’ai découvert des une nature magnifique dans tous les endroits où je suis allée. Les espèces endémiques de Madagascar, les fromagers qui ont fait leur chemin dans les temples Khmers, le massif de la gardiole dans ma ville natale, ou encore les vastes prairies anglaises… Et j’ai envie d’essayer de voyager de façon plus écologique (donc arrêter de prendre l’avion). Pour le moment… c’est pas gagné…

En vous, de quelle façon souhaitez vous préserver la nature ?

12 Commentaires

  1. Karine
    15 juin 2019 à 15 h 09 min

    Merci pour ton super article ! Même combat chez moi à Hong Kong où tu dois choisir entre bio ou local… Et local = légumes de Chine.
    C’est compliqué et je galère pas mal.
    Pour l’avion, de mon coté, je rembourse mon empreinte carbone via l’association Good Planet : https://www.goodplanet.org/fr/calculateurs-carbone/particulier/. C’est pas idéal. J’en suis consciente. Ca coûte aussi (mais si je peux économiser pour voyager, je peux aussi faire un effort pour ça) mais je pense que c’est mieux que de ne rien faire.

    • alexienne
      15 juin 2019 à 15 h 21 min

      Je connaissais pas Good Planet, mais j’avais déjà fait des calculs sur ma consommation CO2… Pour l’année prochaine, si mon activité pro se développe; je prévois de tout faire en train ! Finger crossed! Sinon oui comme tu dis, c’est déjà ça de compenser (et d’en prendre conscience!)

  2. Aurore
    16 juin 2019 à 16 h 34 min

    Merci pour ton article, je l’ai vraiment trouvé passionnant et je te rejoins pour pas mal de choses. Je suis passée du Sri Lanka au sud de la France, donc des plastiques au parking aussi ! ^^

  3. La Maudite Française
    17 juin 2019 à 6 h 03 min

    C’est super intéressant de l’avoir abordé dupions de vue réflexion écologique. J’avoue que mon arrivée au Canada m’aura pas mal poussé dans cette direction là aussi, même si comme toi, c’estun processus perpétuel et encore loin d’être totalement accompli de mon côté.
    On lâche pas!

  4. 3 kleine grenouilles
    17 juin 2019 à 13 h 14 min

    Merci pour cet article très intéressant ! Il y a quelques années, j’étais allée en Malaisie, notamment sur l’île de Bornéo et au fin fond de la forêt, on retrouvait des sacs plastiques par terre.
    Nous ne prenons plus beaucoup l’avion… mais nous prenons beaucoup la voiture pour partir en vacances ! On trie nos déchets, on mange bio (au maximum) mais je n’arrive pas encore à essayer de passer au zéro déchets. C’est une évolution des mentalités et de la consommation qui doit s’accélérer et se généraliser.

  5. Kenza
    18 juin 2019 à 5 h 21 min

    OK, moi je pense pas qu’on doit se sentir coupable de voyager. Surtout si on fait des efforts à côté. C’était intéressant de te lire ! Le Canada va bannir tous les plastiques à usage unique d’ici 2021, j’ai assez hâte de voir comment ça va se mettre en place.

  6. Ophélie G.
    22 juin 2019 à 20 h 56 min

    En tant qu’expat, c’est difficile de se passer de l’avion. Même si je fais plein d’efforts à côté, je me sens toujours un peu coupable aussi de voyager. Mais bon, tous les petits gestes comptent déjà. En tout cas, article très chouette, merci ! xx

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