16 décembre 2013 /

Encore une histoire trouvée dans mon fabuleux livre sur les histoires de fantômes à Venise. Je raffole de toutes ces histoires, la petite histoire avec un petit « h » qui peut raconter plein de choses, et rien à la fois. Mais toujours liée à des croyances que les hommes avaient (voire ont toujours) à une certaine époque.

L’histoire du Rialto est spéciale, puisque c’est exactement la même (à un détail près) que celle d’un célèbre pont sur lequel j’avais fait un exposé (que j’ai toujours sur disquette) au primaire: Le pont du Gard. (Histoires d’ailleurs introuvables sur wikipedia – Et Bim). Ce site proche de ma maison, dont j’ai conservé l’histoire en tête, simplement parce que je me souviens plus facilement des anecdotes que des vraies notions historiques ou géographiques (impossible de donner une date, ou de placer un pays sur une carte – je sais, c’est désespérant – j’incarne seule les échecs de la France au test Pisa). 

Je ne peux pas placer ce pont dans les « choses à voir à Venise« . Vous le verrez. Si vous devez passer au-dessus du Grand Canal (généralement après avoir visité San Marco), vous y passerez. Tous les panneaux sur les murs (parce que Venise est un vrai labyrinthe, mais heureusement avec ces flèches un peu partout, on s’y retrouve) y mènent! Tous les touristes y passent, et quand on est emporté par la foule, forcément… Bref vous y passerez. Père Castor Père Castor… Voici donc la petite histoire du Rialto. 

Ce Pont est exceptionnel: des arches, tout blanc d’un bout à l’autre du Grand Canal, toujours bondé, et sacrément large! Au milieu on retrouve de nombreuses boutiques d’arts ou de souvenirs (ce qui me fait penser au Ponte Vecchio de Florence, malheureusement, personne ne m’a conté son histoire).

Une merveille architecturale

Donc ce pont, assez exceptionnel, c’était quelque chose à l’époque (aux alentours de 1500). Imaginez le travail du maître d’oeuvre, un certain Antonio Da Ponte – sans blague. Imaginez aussi, que par son audace, Antonio a eu le chantier en passant devant un certain Léonard de Vinci…    Et cet ouvrage exceptionnel, il prit du temps. La construction n’avançait pas, et chaque jour au petit matin, ce qui avait été construit la veille était détruit.

Et le pauvre Antonio qui devait livrer l’ouvrage… Une nuit, il décida de se rendre sur le chantier, pour voir ce qui se passait durant la nuit. Il vit un homme encapuchonné en train de détruire les constructions du jour. (Alors là évidemment un homme encapuchonné, on commence à se douter de ce qu’il se passe). Il alla le voir, et ce fut le Diable en personne qui lui adressa la parole. Le pont était impossible à construire (ou allait savoir pourquoi le Diable n’en voulait pas), mais si Antonio promettait de donner l’âme du premier passant, il ne viendrait plus la nuit détruire son ouvrage, et promis, les travaux allaient avancer.

L’histoire ne dit pas si Antonio avait entendu parler du Pont du Gard (construit pratiquement 1000 ans avant), mais il avait pris le diable au mot: le premier « passant ». Il n’était pas mention d’homme. Alors, il passa le pacte avec le Diable. Pour le Pont du Gard, les constructeurs avaient décidé de faire passer une brebis (ou un mouton), et cela avait marché. Antonio opta pour un coq

L’histoire d’un pacte avec le diable

Et les travaux avancèrent. A une allure assez impressionnante (apparemment). Bref, quelques temps après, le Pont fut achevé. Antonio posta des gardes de chaque côté du Pont, pour qu’aucun homme ne traverse, et attendit le petit matin pour faire traverser le Coq.  MAIS CE N’EST PAS LA FIN…. 

Non non non. Le Diable lui avait surement entendu parler du Pont du Gard, puisque c’est lui-même qui était sensé avoir conclu le pacte. Et on n’allait pas lui faire ce coup une deuxième fois! Sous son apparence d’homme encapuchonné (pratique pour se balader dans les rues), il alla voir la femme d’Antonio, enceinte jusqu’aux yeux, et l’avertit que son mari avait eu un problème sur le chantier.

Evidemment affolée, elle courut jusqu’au Pont pour aller sauver son petit mari. Arrivée au niveau des gardes, ces derniers (qui n’étaient bien sûr pas au courant du pacte) la reconnurent et ne l’arrêtèrent pas. Elle traversa le Pont, et avant qu’Antonio ait compris ce qui se passait, le Diable pris son dû.

Et plutôt deux fois qu’une: le contremaître perdit ce matin sa femme et son enfant à naître. Et depuis le Pont reste en place. Mais on raconte que par les froides nuits brumeuses, on peut entendre un enfant éternuer sur le Pont… Ce serait l’âme du petit garçon d’Antonio, qui serait bloquée sur le Pont. Il aurait suffi à un Gondolier de dire « Salute » après l’un de ses éternuements pour que son âme soit libérée.

Si jamais vous vous retrouvez donc sur Pont et que vous entendez un éternuement, c’est peut être l’âme de ce petit garçon, qui serait restée emprisonnée quand même. Et vous aurez peut-être la possibilité de le sauver. (ou alors c’est que vous êtes à Venise avec des gens enrhumés).

Et voilà, j’espère que la petite histoire du Rialto vous a plu!

[Edit: peu de choses depuis un moment à cause d’un petit problème de dents. RDV dans la maison cochon du Lido…]. 

1 Commentaire

  1. Danielle Perusseau
    17 décembre 2013 à 8 h 27 min

    j'adore tes histoires, j'attends avec impatience celle de la maison cochon…..

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