15 février 2019 /

Cet article est une participation au RDV #HistoiresExpatriées, créé par mon amie Lucie du blog: L’occhio di Lucie! Ce mois ci, le thème a été proposé par Patrick du blog « FromSlo« : « Un mot, une expression de votre pays d’adoption ». RDV sur le blog de Patrick pour découvrir les participations des autres blogueurs sur ce thème. J’ai hésité un moment entre un article sur l’utilisation de « Bong » et « Bongsrey » au Cambodge (littéralement « frère » et « sœur »). Mais je suis finalement partie sur une expression malagasy: Mora Mora !

MORA MORA ! 

Mora Mora (prononcez « mouramourrr »), est une expression Malagasy que l’on pourrait traduire par « mmmmmh Relax » ou « Prends ton teeeeemps ». Car oui, si vous partez sur la grande île, il va falloir apprendre la patience ! Ce n’est pas le premier pays où je rencontre une expression ayant littéralement trait au fait qu’il faille relativiser et que les choses finiront bien par arriver. Phrase souvent complétée du « Si Dieu le veut ». Et c’était d’ailleurs dans un autre pays très catholique: les Philippines. Là bas, c’était le « Bahala Na » (« ce qui doit arriver, arrivera » – même si c’est ici bien plus fataliste qu’à Mada).

Mora Mora sur la plage – Chez Marceline (j’avoue, je veux bien prendre le temps 😉 )

C’est quand le Mora Mora ? 

Le Mora Mora sera utile dans tous vos aspects de la vie Malagasy: à l’arrivée à la douane à l’aéroport, pour circuler dans l’aéroport, pour franchir à nouveau la douane sur les départ internationaux, pour vos papiers (qui a attendu trois mois sa carte de résident ? – Et donc sans passeport sur place ? ^^ ), pour vos démarches, pour vos déplacement en ville (en tout cas sur Tana, les bouchons du matin et du soir sont impressionnants), pour vos déplacements sur le territoire (si votre avion décolle à 7h30, vous passerez le dernier contrôle à 7h25 tranquille. Attention ! Cette information n’est pas contractuelle !

Je ne vous parle même pas des bus et autres taxi brousseQue je n’ai jamais pris, mais même pour faire quelques kilomètres, par exemple entre 30 et 40 environ pour rejoindre Lokaro – prononcer « loukar », il vous faudra au minimum 2h de voiture; ou encore près d’une heure pour rejoindre le domaine de la cascade, à … 9km de la ville !

Dans tous les aspects de votre vie, il vous faudra être patient et laisser les choses se faire ! J’ai trouvé une super bottine en fripe vers le mois de juillet, la deuxième chaussure n’aura jamais été retrouvée:

Il vous faudra beaucoup de patience pour trouver chaussure à votre pied!

Et dans la vie pro ? 

Si il est facile de s’adapter au Mora Mora dans « la vie quotidienne », la vie qui n’est pas « pressée », ou pendant ses vacances (enfin sauf quand il s’agit d’avions annulés ou retardés), un domaine qui m’a un peu plus perturbée est le domaine professionnel ! Oui même là, la culture du Mora Mora est bien présente !

C’est peut être ce que j’ai le plus appris avec l’expatriation, et cela dans tous les pays où je suis allée: prendre du recul, relativiser et laisser faire le temps. Pourtant dans le domaine pro je suis plus « faut que ça bouge » ! Du coup, ce n’est pas toujours facile de s’adapter…Il faut se faire à l’idée que les choses se font au dernier moment, que les événements où nous sommes convoqués à 8h ne commenceront pas avant 10h, que les réunions ou rendez-vous seront souvent en retard… Et évidemment il faut aussi s’adapter à cela quand on organise soi même quelque chose (et donc, toujours prévoir que le public sera en retard).

C’est toujours une adaptation difficile, même si à Taolagnaro, on peut apprécier la beauté du paysage en attendant son rendez vous pro en bord de plage !

Ne pas se presser sur la route, priorité pour les oies aujourd’hui ! 

L’art de la patience

Finalement, le Mora Mora, quand on sait l’apprécier, nous apprend beaucoup, dans un pays où très peu de personnes ont accès à l’eau, et doivent donc patienter (beaucoup !) aux fontaines pour remplir leurs bidons, où tout aussi peu de personnes ont accès à l’électricité, et doivent parfois remettre certaines tâches au lendemain une fois la nuit tombée (tous les soirs à 18h), et même avec de l’électricité, parfois apprendre à attendre qu’elle revienne vu les nombreuses coupures…

Etant de nature assez patiente, je pense qu’aujourd’hui c’est un luxe de pouvoir apprécier le temps qui passe ! Et bien sur, toujours avec le sourire 😉

Et vous, vous êtes patients ? Avez vous déjà rencontré des situations similaires lors de vos voyages ? Existe-t-il une expression similaire au Mora mora dans votre pays ?

N’hésitez pas à en parler en commentaire ! A bientôt !

2 Commentaires

  1. ferdy pain d'epice
    15 février 2019 à 15 h 48 min

    MORA MORA, je devrais me le dire plus souvent alors !! haha en tout cas j'ai adoré la friperie, la caverne d'ali baba….

  2. alexienne
    15 février 2019 à 17 h 47 min

    Je crois que je n'ai jamais vu autant de chaussures au mètre carré ! 😉

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