(Attention: article long // Je ne donnerai pas mon avis sur ma formation, mais plutôt sur l’expérience des études à l’étranger, ce que ça fait de vivre à Venise…).
Le 11 septembre 2013, j’arrivais à Venise, la Sérénissime, pour un semestre de cours sur les droits de l’homme, dans une promo de 96 étudiants internationaux, le tout en anglais. Une première. Je n’étais jamais partie en Erasmus, je n’avais pas suivi de cours en anglais à part ceux de la fac (je vous laisse imaginer le niveau). C’était nouveau, stressant. J’allais vivre à Venise. Les galères administratives. Tout commence bien avant, pendant le processus de sélection. Documents à fournir, CV à actualiser, lettre de motivation en anglais… un avant goût.
Puis on reçoit le mail d’acceptation, on manque de renverser sa chaise, on saute partout et là il faut gérer pas mal de choses en deux petits mois: sécurité sociale (en fait, en master européen on a pas la sécu’ étudiante, vu qu’on n’a plus le statut d’étudiant français – il faut donc se faire rattacher à ses parents – mais ça, ils le savaient pas dans mon bureau Amélie…), « Codice Fiscale » (obligatoire pour étudier / signer un contrat en Italie – mais don’t worry, vous ne signerez pas de contrat), recherche d’appartement… J’ai pas mal évité les galères de ce côté là, et j’ai pu trouver un logement assez rapidement (sans jamais savoir s’il existait bien IRL, mais ça, c’est un risque à prendre). Et l’année commence…
Cette année, j’ai beaucoup appris. Sur moi-même. Je me connais mieux, et je sais un peu plus comment m’adapter, m’intégrer dans un groupe, et quels sont mes défauts. Evidemment, ayant été habituée à ma bande de pote depuis le lycée, il y a des choses qui doivent changer. J’ai galéré au début, et ce n’est qu’à la fin de mon séjour à Venise que j’ai enfin pu être à l’aise dans ma promo. Moins prise de tête. Cela a été perçu (je pense): plus festive, j’étais aussi plus « présente ». Être plus « moi » aussi. Il m’aura fallu 4 mois pour comprendre tout ça, mais ça valait le coup.
Des projets plein la tête… Ma promo, c’est des gens biens. Des gens passionnés, motivés, qui n’ont pas peur de bosser sur divers projets, quitte à ne plus avoir trop de temps libre. Qui donnent de leur temps sans compter. Le planning de cours était finalement peu dense, mais avec des examens réguliers, et des cours tous les matins de la semaine, l’absence de jours fériés et des séminaires optionnels qui finalement ne le sont pas trop, le temps pouvait manquer.
Cela n’a pas empêché mes compagnons d’aventure de se lancer… Migrant Matter, une « advocacy campaign » pour demander la ratification de la Convention Internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants, campagne toujours en cours que vous pouvez suivre sur facebook, ou sur leur blog. Ils ont été hyper actifs, ils sont hyper mobilisés. Et ils le restent dans leurs destinations du second semestre, tout simplement parce que le sujet est important: Migrants Matter. (Note: je n’ai pas participé à ce projet / NDLR: finalement si! En tant qu’illustratrice).
VdayVenice: Une équipe d’une vingtaine de filles décidées à faire quelque chose pour les droits des femmes. Mais je vous en reparle bientôt dans un article spécial, parce que le Vday c’est bientôt (le 14 février, voir ici). Une chorale de folie. Ouais une promo d’artistes, vous auriez du les entendre chanter. La chair de poule ! Magique. Et pour certains, jouer de leurs instruments. Et les photos des photographes pour garder de beaux souvenirs de tout ça…
Des souvenirs… Forcément. Même sans être hyper intégré, on vit sur le Lido, cette petite île au large de Venise, entre nous. On se croise au café. Au Billa faisant nos courses. On sort et visite ensemble. On vit ensemble en fait. Donc quand le moment de la séparation approche, on se souvient… Les chansons, les premières soirées sur la plage, les danses, les voyages (nous avons eu la chance de partir aux European Development Days à Bruxelles, et au Kosovo en voyage d’étude), les cours, les blagues, les présentations, les sourires, les petits moments de vie.
Et c’est maintenant que je suis de retour en France pour quelques jours que je me rends compte que tout ça me manque vraiment. Partir en retard à vélo pour me rendre au monastère, demander qui à fait les « readings », les repas avec le groupe des français, ou avec ceux qui décident de manger en dernier (les rebelles ouhou), les cafés, les retours sous la brume…Voilà, ils vont me manquer.
Une ville… Venise. C’est pas rien quand même. J’ai pu vivre à Venise. Et je n’en ai pas vu grand chose. Réel regret de ce semestre, je n’ai pas pu faire la vraie touriste (attention: le tourisme est un danger pour Venise, et si je veux visiter, j’espère le faire d’une façon qui dégrade le moins possible la ville).
Je vous ai fait la sélection de mes endroits préférés, les « choses à voir« , mais j’aurais voulu en voir plus. Je connais déjà d’autres parties de l’Italie, mais visiter les alentours aurait pu être sympa aussi. Bref, en septembre je dois y retourner (soutenance du mémoire oblige) donc j’essaierais de me rattraper de ce côté là. Venise, ville à touriste. Ce n’est pas vraiment le meilleur endroit pour vivre. En fait la vie y est assez chère, la ville même est toujours bondée de touristes (le Lido quant à lui est plutôt désert). Mais on ne peut qu’admirer la beauté de cette ville qui sombre. Alors même si il y a des inconvénients (allergies et humidité ne font vraiment pas bon ménage), c’est un peu fou. J’ai vécu à Venise… Et c’est déjà fini.
Un départ… Fini Venise, il faut maintenant se concentrer sur la prochaine destination: Bucarest ! C’est donc en Roumanie que je vais finir cette dernière année d’étude riche en rebondissements. Le pays de Dracula! Après ces articles sur les fantômes et mythes de Venise, je ne pouvais rêver mieux.
Je ne connais pas cette partie de l’Europe, et je fais partie de cette petite partie de gens de ma promo qui partent seuls. Alors ce sera la surprise, et la découverte… Et donc de nouveaux articles ici ! Du coup on recommence tout au début: inscriptions, papiers, monnaie, appartement… Mais cette fois je me sens mieux préparée, parce que j’ai l’impression d’avoir pas mal changé.
Chez moi, je ne me sens plus vraiment « chez moi », et j’ai l’impression que cette sensation va rester longtemps (une bonne excuse pour se faire les 8 saisons de Dexter d’affilé?) … Et cette fois, je n’ai pas trop peur de partir, ou des galères. J’attend avec impatience le moment du départ. Le blog reprend vie après un mois d’absence, un voyage très formateur au Kosovo, un mois de folie à Venise et une petite semaine de repos. Welcome.
1 Commentaire
6 février 2014 à 18 h 28 min
Ravie que tu aies vécu cette expérience, qui va continuer encore et encore, un peu triste que tu ne sentes plus chez toi chez nous, la vie c'est ça, un jour les enfants volent de leurs propres ailes !!!!!